Billy Corgan FR

Dimanche 09 Avril 2006

Bonjour à tous,

Je viens de publier la traduction du dernier chapitre de l'autobiographie de Billy. Cela fait presque un an que je prends plaisir à traduire la jeunesse difficile de Billy, sa vie amoureuse et familiale, et les coulisses des Pumpkins avec les galères et les doutes du début. Vu les visites régulières sur le site (80 visites / jour en moyenne) et les commentaires, ce travail est lu et apprécié et j'en suis très content!

Je n'étais pas seul sur ce projet, je tiens à remercier les personnes suivantes pour leur collaboration :

- Benjamin Pruvost : chapitres 3,6,11,13,16,17,19,24,31,32,33,34
- Mathias (Matcada) : chapitres 4,8
- Riri : chapitres 5,7

Le site ne sera plus mis à jour...Avec le retour prochainement des Smashing Pumpkins, la suite se passe sur smashingpumpkins2007.

@ bientôt!

Antoine

publié par Antoine Leruste publié dans : News
Dimanche 09 Avril 2006

Lors d’une certaine nuit fraîche, je fais mon voyage habituel au magasin de spiritueux pour acheter les cigarettes de ma belle-mère...elle m'a donné un billet de 20 dollars, ce qui représente une quantité fantastique d'argent pour un garçon de 7 ans tel que moi...c’est la pleine lune, et comme toujours à ce moment-là, je sens en moi l'appel du sauvage...l'air pur inonde ma tête, et pour la première fois de ma vie j’envisage l’éventualité de m’enfuir...bien sûr, je n’ai nulle part où aller, et personne à voir..je suppose que je peux vivre un certain temps avec les 20 dollars, mais bien sûr je n'aurai aucun moyen d’obtenir plus d’argent une fois que je les aurai dépensé...je me dis que le meilleur endroit où habiter serait sous un pont, mais j’aurai à chercher un moyen d’obtenir des draps...je marche particulièrement lentement, pesant chaque aspect de ma décision à chaque pas...la situation chez moi est tellement toxique pour mes nerfs que je ne peux probablement pas tenir une nuit de plus...c’est un des rares moments où je ne pense qu’à moi, laissant mon petit frère et les autres personnes que j'aime complètement en dehors de la question...l’allée derrière les magasins est complètement déserte, il n’y a que moi et l’éventualité de partir pour de bon...il me vient à l’idée que je serai probablement attrapé, et je n’en serai que battu davantage...je me suis habitué à me faire battre, c’est assez régulier désormais, c'est juste l'attente des coups qui me rend fou...la pause significative entre la libération de l’énergie comprimée en passant par la violence et le long balaiement de la descente, jusqu’à ce que tout soit calme…ensuite, c’est un léger grondement alors que la bête vient dans ma direction, et le rugissement engourdi qui monte au travers du sol, jusqu’à ce que les poings rencontrent les tempes, et la boucle est bouclée…

J’ai désormais appris l’art de juger ce que l’on attend de moi quand on me bat...il faut une oreille fine pour détecter si le résultat désiré est l’un des suivants: la soumission, la capitulation, l'aveu, ou la négation...certaines fois quand je suis battu, le résultat désiré s’avère être des larmes, un suppliant “arrête, arrête”, jusqu'à ce que le monstre soit satisfait...en complète opposition, le résultat désiré s’avère parfois être de me faire cesser de pleurer, jusqu'à ce qu'un voile engourdi tombe sur la scène...lorsqu’elle me bat, elle ne cesse de répéter “arrête de pleurer, arrête de pleurer sale petit morveux”, et selon cette formule les pleurs s’arrêtent une fois qu’on commence à frapper...j’apprend l’art de lui donner ce qu'elle désire, ne serait-ce que pour sentir que c’est finalement moi qui a le contrôle...

Lors d’une visite à mes grand-mères maternelles, je suis en haut dans l’appartement de ma tante, assis sur mes hanches dans le coin, fixant une curieuse boîte remplie de figures en porcelaine...je songe calmement aux choses qui me tourmentent, qui à cet âge sont que je déteste la fumée de cigarette, et que je n’aime pas que quelqu’un me voit en train de pleurer...je prends à ce moment-là deux décisions auxquelles je vais rester fidèle jusqu’au jour d’aujourd’hui…la première, ne jamais fumer de cigarette, tellement j’en hais l’odeur (je n’ai toujours jamais fumé de cigarette dans ma vie)...la deuxième, que je ne pleurerai jamais qu’importe la raison (j’estimerais que je n’ai pleuré que 6 ou 7 fois dans ma vie entière depuis ce moment-là, les circonstances étant d’habitude si écrasantes que je ne peux pas surmonter l’émotion---les funérailles de ma mère, la trahison absolue, le dernier concert des Pumpkins)…

Donc désormais quand je suis battu, si le désir semble être de me faire pleurer, j’apprends une sorte de faux sanglot, dramatisé pour augmenter l’effet nécessaire...elle ne semble pas remarquer la différence entre la fausse version et le vrai truc, donc ceci fait l’affaire et je n’ai donc jamais besoin de pleurer du tout...

Mon père passe la plupart des soirées à se défoncer et à regarder la télé...cela devient notre moment ensemble, la façon la plus efficace pour être en sa présence est d’apprendre à apprécier ce qu'il apprécie...parce que mon père n’a que peu d’intérêt dans ce qui m’intéresse...chaque tentative pour le faire regarder un match de baseball peut se solder par un ondulement de la main et une dévalorisation du sport en le qualifiant d’ "ennuyeux"...heureusement pour moi, mon père aime regarder des choses comme "Monty Python's Flying Circus" et "The Midnight Special", qui était une émission passant des live de nouveaux groupes...cela a été en de nombreuses façons ma première exposition au rock international qui n’était pas couvert par notre radio locale...

Puisque nous habitons si proche d’un bowling de niveau international, mon frère et moi allons souvent y traîner et regarder les gens qui jouent...la piste de bowling est toujours bien climatisée en été, et d’une douce chaleur en hiver (notre maison n’est généralement pas chauffée en hiver pour faire des économies)...après un certain temps, notre curiosité triomphe de nous, et nous décidons d’essayer le bowling par nous-mêmes...j’ai à peu près 3 dollars d’économie, et puisque le panneau d’affichage indique qu’une partie coûte 1 dollar, je me dis que c’est suffisant pour tous les deux et qu’il nous restera un peu pour acheter du soda...nous louons nos chaussures, et nous nous éclatons, jouant pendant environ 4 heures...lorsque nous montons payer, l'homme derrière le comptoir nous informe que nous avons joué 16 parties, et avec les chaussures, etc, nous lui devons environ 18 dollars...je ne m’étais malheureusement pas rendu compte que c’était 1 dollar PAR PARTIE....par chance, mon frère avait récemment trouvé un billet de 20 dollars par terre, mais il est pour l’instant caché sous le canapé...je convaincs l'homme de me permettre de laisser mon frère en tant que garantie, promettant de revenir avec l'argent...je cours rapidement à la maison, vole 20 dollars à mon frère, et reviens payer l’addition, en omettant exprès de dire à mon frère où j'ai obtenu l'argent...parce que s’il avait su que l'argent était le sien, il aurait refusé par principe, me blâmant pour mon inadvertance puisque tout ça était mon idée...

L'étang qui se situe juste en face de notre appartement devient un endroit où je vais juste m’asseoir et contempler, un petit bout de tranquillité dans l’étendue urbaine dans laquelle nous habitons...je regarde les gens pêcher, tirant leur poisson-chat sale hors de l'eau et les mettant dans leurs seaux en plastique blanc en faisant plouf...je me sens toujours désolé pour les poissons, avec leurs destinées incertaines, faisant des tours dans un seau...une après-midi, je regarde un adolescent que je connais un petit peu et qui habite dans une des maisons du centre ville à côté de l'étang...il saigne de la tête, une vilaine entaille à travers le haut de son sourcil...je lui demande ce qu’il lui est arrivé, et il me dit que quelqu'un lui a jeté une pierre d’en face de la route...il ne sait pas qui le lui a fait, mais jure de se venger...l’étang perd soudainement son charme en tant qu’endroit paisible, je cesse donc d’y aller...



Copyright 2005 Billy Corgan. All Rights Reserved. Please do not do reproduce or publish in hard or electronic form without written authorization.

Traduction par Benjamin Pruvost et Antoine Leruste. Copyright 2005. Tous droits réservés. Toute reproduction est interdite sans autorisation écrite.

publié par Antoine Leruste publié dans : Les Confessions
Jeudi 06 Avril 2006
Un souvenir: je suis dans un magasin de tissu avec mon père et mon frère... j'ai environ 6 ans, lui en a environ 4...mon père met un temps fou à faire ce qu’il a à faire, et cela frustre mon frère qu'il ne fasse pas attention à lui...il commence donc à s’agiter, et mon père n’arrête pas de lui demander de se calmer et il me laisse m'occuper de lui pendant qu'il est occupé à obtenir ce qu’il est venu chercher...soudainement, sans prévenir, mon frère jette sa tête en arrière et se la cogne sur une agrafe en métal accrochée à une table basse...il me regarde avec des yeux surpris, et alors des litres de sang commencent à littéralement gicler hors de sa tête…je n’ai jamais vu autant de sang de ma vie, et je suis au bord de l’évanouissement...le hurlement que pousse mon frère à retardement fait revenir mon père auprès de nous, et alors qu’il me demande "qu’est-ce qui s’est passé?", une femme qui s'est avérée justement se tenir là dit "je ne sais pas, il est juste devenu fou et a jeté sa tête contre la table"...mon frère porte une jolie veste blanche de base-ball, et elle s’imbibe si bien de sang que maintenant il ressemble à quelqu’un qui viendrait d’être victime d’un meurtre...mon père colle sa main sur sa tête, comprimant la plaie, mais le sang continue à gicler entre ses doigts...nous courrons à la voiture de mon père, une vieille Duster jaune, et nous nous précipitons vers un hôpital...maintenant c’est à moi de l’empêcher de saigner plus...il semble qu’il ait déjà perdu une énorme quantité de sang au moment où nous sommes arrêter par la police (ils ont vu mon père griller une intersection), et une fois qu'ils voient mon frère de près, ils nous offrent une escorte spectaculaire jusqu’à l'hôpital...

Le terrain derrière l’épicerie devient notre cour de jeu quotidienne, un simple terrain vague d'asphalte et d’ordures, avec des déchets pourris partout sur le sol (j'apprends une leçon de la manière dure quand je décide de donner un coup de pied dans une tomate et que son jus gicle tout droit dans mon œil)...les employés du magasin nous tolèrent généralement nous et nos singeries, nous ignorant quand ils sont occupés et entamant des conversations quand ils s’ennuient...en particulier, un employé fainéant se met en tête d’essayer de nous chasser des lieux en nous montrant un insigne et en nous disant qu'il est flic...nous répondons intelligemment que s'il est flic, que fait-il alors à travailler dans une épicerie...il ne sait pas quoi répondre, et nous laisse entièrement seuls par la suite...afin d'aider la famille à faire des économies, nous prenons souvent des bons au magasin, espérant apporter quelque contribution au problème constant de ne pas avoir assez de quoi que soit; assez d'argent, assez de nourriture, assez de temps...un jour, le magasin fait une promotion pendant laquelle, pour un certain temps, vous obtenez une remise de 10% sur vos prochains achats, basée sur vos tickets de caisse du mois précédent (comme nous faisons en moyenne pour environ $200 d’achat par mois à l'épicerie, nos économies seraient d’environ $20 ou quelque chose comme ça)...je me dis que puisqu'il n'y a aucune limite à la remise pendant la promotion, si nous rassemblons les tickets de caisse d'autres personnes, nous pouvons faire économiser bien plus d'argent à notre famille, ainsi je recrute mon frère pour rester devant magasin avec moi des heures durant, demandant à chaque personne qui sort si elle serait d’accord pour nous donner son ticket de caisse...la plupart des personnes, n’étant pas au courant de la promotion, nous remettent volontiers leurs tickets, et entre ceux-ci et ceux que nous déterrons honorablement des poubelles, nous parvenons à rassembler plus de $2000 en tickets de caisse en environ 2 semaines, faisant ainsi économiser à notre famille l'équivalent d’un mois entière de courses...cela ne plaît pas au patron du magasin, et il nous le fait savoir...

Nous nous mettons en tête que nous voulons camper dehors, et nos parents sont d’accord tant que nous restons dans le petit terrain clos en béton derrière notre appartement et que nous ne partons pas…n’ayant jamais campé, ou dormi dehors auparavant, nous devenons fous à faire nos plans…mon père nous informe que si nous restons dehors 'pour de vrai', nous devrons vraiment passer la nuit entière dehors, ce qui signifie ne pas rentrer au milieu de la nuit, même pas pour aller aux toilettes…il insiste sur le fait que si nous voulons que ce soit une véritable expérience, nous devons nous préparer comme si c’était une véritable nuit en forêt…nous en parlons à quelques parents des alentours, et 3 de nos autres amis obtiennent la permission de se joindre à nos aventures (2 garçons et une fille)…nous nous y mettons tous et construisons une tente compacte faite de couvertures, la remplissant de jouets, de snacks et d’eau, et on nous laisse tout seuls…nous sommes enchantés de notre liberté, et chaque bruit de voiture qui passe ou de camion en train de se faire décharger devient à minuit quelque chose de menaçant…notre seule lumière est une simple lampe torche, et je fais de mon mieux pour essayer de donner la chair de poule aux autres en racontant des histoires d’horreur…finalement, une fois que nous n’avons plus rien à nous dire, et que chaque morceau de sucre a été englouti de bon appétit avec la faim d’une terreur nouvelle, chacun se couche pour un sommeil tranquille et heureux…

Après deux heures de sommeil, je me réveille dans la brise, et il commence à pleuvoir doucement, et le doux tapotement de l'eau sur les couvertures sonne comme un petit tambour à la peau bien tendue...puis le tonnerre se met à gronder, et il se met à pleuvoir à verse...la tente commence à s’inonder plus rapidement que nous ne pouvons évacuer les poches de pluie...les couvertures en-dessous de nous absorbent l'eau, de telle sorte que maintenant nous sommes trempés, froids, et misérables, et il n’y a nulle part où nous puissions aller...le gamin qui habite en face est le premier à courir chez lui bien que nous le traitions de fils à maman…il dit qu’il n’en à rien à faire de ce que nous pensons, et puisque son lit chaud et sec est juste à 25 pieds de là, il s’en va précipitamment...le frère et la sœur, d’une autre trempe, tiennent quelques heures dans cette tempête aux proportions bibliques, mais quand la foudre tombe tout près et juste au-dessus de nous, ils décident qu’ils en ont eu assez...mon frère et moi nous retrouvons donc seuls, assis sous un toit s’effondrant sans cesse, ne sachant que faire...mon frère dit qu'il veut rentrer, mais je lui rappelle ce que notre père a dit au sujet de tenir bon...il m'ignore, quittant rapidement notre tente pour filer tout droit vers notre porte de derrière...quelques temps après, il revient, trempé, parce que la porte a été fermée à clef pour la nuit…nous restons donc ainsi assis pendant des heures jusqu’à ce que la tempête passe, finalement jetant de côté les couvertures trempées, assis côte à côte sur les marches de derrière alors que percent les lumières du petit matin...mon frère passe le temps restant à manger tranquillement des biscuits pour chien tandis que j'essaye d'essorer les lourdes couvertures...

Nous explorons chaque centimètre carré de notre minuscule voisinage, chevauchant nos vélos comme si nous étions constamment sous un assaut invisible...on peut toujours nous entendre venir parce que, suivant la mode d’alors, nous avons accroché des cartes de base-ball aux rayons de nos roues, ce qui fait un crépitement infernal lorsque nous arrivons...notre monde est petit, mais il semble immense, cette utopie suburbaine de grottes mal-agencées et de parkings vides...notre vie à la maison est une contradiction étrange et constante, la famille normale avec 2 enfants et l’épouse jolie et le papa qui fume un joint pendant le dîner...Je suis réputé être le plus gros mangeur de la famille, la plaisanterie étant que j'ai "une jambe de bois"...ce n’est pas rare que mon père me défie pour voir combien je peux manger, ou à quelle vitesse...une certaine nuit, il me met au défi de manger une bol entier de spaghetti...ma récompense si je "gagne" doit être 3 gros gâteaux au chocolat pour mon dessert...après avoir englouti toute cette nourriture, j‘avale aussi les gourmandises au chocolat, non pas parce que j'ai faim, mais parce que j'ai gagné et que j’ai prouvé à mon père qu’il avait tort...je suis vraiment heureux et content, jusqu’au moment où je vomis la concoction entière…mais je m’en fiche, parce que j’ai gagné le pari, et c’est tout ce qui compte…

L’épicerie fait une nouvelle promotion, cette fois-ci c’est une sorte de loto où vous devez rassembler toutes les pièces d'une certaine rangée, et si vous y parvenez, vous gagnez le lot associé à cette rangée...le meilleur lot, que vous obtenez en complétant la rangée du milieu, est $2.000 en cash...donc de nouveau, mon petit frère et moi décidons de nous en occuper, et nous reprenons nos anciennes places devant l’épicerie, dérangeant les clients qui sortent en leur demandant leurs morceaux de loto...le patron essaie de nous chasser, conscient de notre détermination, mais nous l’ignorons et lui disons que le trottoir est une propriété publique...à chaque fois que nous obtenons une nouvelle pièce que nous n'avons pas encore, nous la mettons sur la carte de jeu fournie que nous avons collée sur la porte du réfrigérateur...après environ 3 semaines, nous arrivons à obtenir ce qui a l'air d'être le morceau magique, et cela nous rend fou de savoir que nous allons faire gagner le prix de $2.000 à notre famille...cependant, il y a un problème, parce que le morceau central est accidentellement tombé, et juste au cas où, ma belle-mère a écrit que le morceau "est tombé derrière le réfrigérateur" sur la carte...au début, nous pensons que le morceau manquant n'est peut-être pas si rare du tout, donc nous cherchons maladroitement parmi toutes les pièces en double pour voir si nous l'avons...nous nous inquiétons vraiment lorsque nous nous rendons compte que le morceau manquant est le morceau le plus difficile à obtenir de tout le jeu, donc nous devons trouver ce morceau, sinon nous ne gagnons pas l'argent!!...nous commençons tous les 4 à chercher frénétiquement du mieux que nous pouvons, déplaçant finalement le réfrigérateur, et vidant complètement tous les tiroirs...nous cherchons environ 4 heures, jusque tard dans la nuit, mais nous ne retrouvons jamais la pièce...

Un soir, au crépuscule, mon frère et moi marchons près de notre maison quand notre attention est attirée par un bruit de tic-tac fort...nous établissons tout deux que le tic-tac provient d'une voiture garée, et je glisse nerveusement ma tête sous la voiture pour voir ce qui pourrait être la cause de ce bruit...mon frère pense que c’est une bombe, et ne sachant pas vraiment si je suis d'accord avec lui ou pas, je lui demande "qu’est-ce que tu penses que nous devons faire?"...il suggère que je frappe à la porte de l'appartement devant lequel la voiture est garée, parce que c'est peut-être leur voiture, et si ce n'est pas le cas, ils pourraient peut-être appeler la police…c’est à moi d’agir maintenant, et je frappe donc délicatement à la porte, et une gentille dame d’âge moyen me répond...je lui demande gentiment, "madame, est-ce que c’est votre voiture?", montrant prudemment la voiture..."oui, mon garçon, pourquoi?"…"umm, je suis désolé de vous déranger si tard, mais je pense que quelqu’un a posé une bombe sous votre voiture"…elle appelle son mari, et je répète rapidement mon histoire…il rit et me dit, en me tapotant sur l’épaule "merci de t’en inquiéter, mais c’est juste le bruit que fait une vieille voiture lorsqu’il fait chaud et qu’elle se refroidit, donc ne t’en fais pas et rentre vite chez toi maintenant"…


En train de jouer dehors un après-midi, je rentre à la maison prendre un verre de jus de fruit kool-aid quand je trouve ma belle-mère essoufflée d’excitation...elle me demande que si je veux savoir un secret, un secret à ne pas répéter à mon père..."tu es prêt?"...après une longue pause, elle me dit nerveusement, "je vais avoir un bébé!"...je ne l'ai jamais vue aussi heureuse..."ne le dis pas à ton père, parce que je veux lui faire la surprise"...quand mon père rentre finalement à la maison, je l'évite comme la peste, parce que je ne veux pas qu'il aperçoive le secret dans mes yeux...après un certain temps, le moment arrive finalement quand elle décide de le lui dire...il est assis à la table de la cuisine, en train de regarder une émission à la télé sans le son quand elle vient et lui dit "j'ai une grande surprise pour toi"...sa réponse me surprend, car sans la regarder et sans émotion aucune, il dit de façon directe "tu es enceinte"...elle saute avec enthousiasme dans ses bras, mais il ne semble pas du tout heureux de la grande nouvelle...



Copyright 2005 Billy Corgan. All Rights Reserved. Please do not do reproduce or publish in hard or electronic form without written authorization.
Traduction par Benjamin Pruvost et Antoine Leruste. Copyright 2005. Tous droits réservés. Toute reproduction est interdite sans autorisation écrite.
publié par Antoine Leruste publié dans : Les Confessions
Dimanche 02 Avril 2006
La première fois que j’ai été témoin de la nudité d’une femme, c’était avec mon demi-frère: mon frère et moi nous disputons en bas, pendant que mon père et ma belle-mère sont en haut dans leur chambre…comme c’est tôt dans l’après-midi, la consigne générale est comme d’habitude de rester tranquille pendant la journée, pour ne pas réveiller mon père…les choses entre nous dérapent, et la chose suivante dont je me rappelle est qu’elle hurle mon nom et des insultes du haut des escaliers…elle a les cheveux hirsutes tels un pissenlit, elle est toujours en sous-vêtements, portant un espèce de T-shirt large…sans qu’elle le sache, son sein gauche pend hors du haut de son T-shirt, et se balance vers moi pendant qu’elle hurle…

A deux portes de notre duplex vit une famille avec 2 enfants à peu près du même âge que mon frère et moi…ce sont des gens vraiment très gentils, donc nous passons beaucoup de temps à traîner chez eux, manger leur nourriture, avec leur mère jouant notre baby-sitter occasionnelle…la plus âgée des enfants, celle de mon âge, est un mignon garçon manqué qui est turbulent et extraverti, jouant au football et au baseball avec nous autres les garçons…mon frère n’a pas autant que moi l’esprit de compétition, et n’aime pas le sport, c’est donc bien d’avoir un ami proche qui aime jouer même si c’est une fille…ce n’est pas inhabituel que l’on nous laisse elle et moi tout seuls dans leur maison ou la notre pour jouer, puisque nous sommes des enfants assez murs d’après la plupart des normes…une nuit, laissés tout seuls à nos propres soins, elle me demande si je veux jouer un jeu…toujours partant pour la compétition, je lui demande à quel jeu elle voudrait que l’on joue…elle me dit qu’elle veut jouer au docteur, et quand je lui demande quelles en sont les règles, elle m’explique vaguement que je suis le docteur et qu’elle est la patiente…ne comprenant pas complètement où elle veut en venir, j’accepte quand même…elle m’emmène derrière le bar au sous-sol où il fait vraiment très sombre, et s’allonge sur le sol froid…elle me dit qu’elle est maintenant prête pour être examinée, donc je fais innocemment semblant de vérifier son cœur avec un stéthoscope imaginaire, et lui prends le pouls au poignet…elle a l’air de s’impatienter quelque peu, alors je lui demande ce qui ne va pas…elle ne répond rien, donc je continue de jouer le jeu, lui posant le genre de questions que les docteurs me posent; "est-ce que tu as mal a l’estomac? est-ce que tu dors bien?"…je trouve ce jeu un peu stupide, mais je suis intrigué par le fait de jouer ce jeu dans le noir quasi-total …elle me demande si je veux l’examiner un peu plus, et je dis ok…toujours allongée sur le sol, elle descend sa culotte sur ses genoux, dévoilant son vagin imberbe…c’est la première fois que je vois un vagin, et je le fixe, choqué par la différence qu’il y a entre elle et moi à cet endroit précis…ma tête commence à bourdonner, alors que je suis submergé par une sensation bizarre d’excitation sexuelle…elle est simplement couchée là, immobile, et je ne sais pas vraiment ce que je suis censé faire, ou ce qu’elle veut que je fasse…j’ai honte de la sensation qui m’envahit de faire quelque chose de mal, même si personne ne m’a jamais expliqué quoi que ce soit qui puisse m’indiquer que c’est un tant soit peu mal…elle veut que je la touche, et lorsque je refuse, elle remonte soudainement sa culotte et dit "ok, c’est ton tour"…tout ça me rend tellement fou que je lui dis que j’en ai assez et que je ne veux plus jouer…c’est aussi au cours de cette même nuit qu’elle m’explique très méticuleusement, et avec beaucoup de détails, que le Père Noël n’existe pas…

De retour à l’école en classe de CE1, j’excelle dans mes études, et on me dit systématiquement que je suis le meilleur de la classe en lecture, sciences, et math…les instituteurs me montrent comme l’exemple aux autres élèves de la classe de ce qu’ils attendent d’un élève, particulièrement dans l’animation des discussions de classe et dans les questions pertinentes et encourageantes au sujet de ce qui est enseigné…comme récompense de mes efforts scolaires et de mon aisance à prendre la parole en public, on me demande de lire une partie de la Déclaration d’Independence devant tous les élèves et leurs parents dans le cadre d’une réception nocturne de l’école, ce qui a l’air selon toute vraisemblance d’être très important…puisque l’événement a lieu dans encore quelques semaines, mes instituteurs me donnent du temps supplémentaire en dehors de mes études normales pour le préparer…

Chaque jour après le déjeuner, on laisse sortir tous les enfants du CP au CM2 dans la cour de récréation s’amuser pendant une demi-heure…puisque le baseball est mon sport favori, je passe d’habitude mon temps dehors à y jouer…une après-midi pendant que nous jouons, j’envoie ma balle dans le coin d’enfants plus âgés que je connais pas…lorsque je m’approche de ce groupe d’enfants pour récupérer la balle, un garçon d’environ 3 ans de plus que moi refuse de me la rendre, se moquant de moi devant ses camarades…et débute un jeu stupide où j’essaie d’attraper la balle et il la retire à chaque fois…je commence à m’énerver de plus en plus, et alors que je m’approche de lui, il commence à reculer lentement, et se met à lever le pied…maintenant je le poursuis, énervé par le fait qu’il ne me rendra pas la balle et qu’il s’est moqué de moi devant ses amis…pendant que je le poursuis, je porte encore la petite batte de baseball avec laquelle j’ai frappé la balle, et je l’avertis que s’il ne me rend pas la balle je le frapperai avec…finalement, il se fatigue d’être poursuivi et s’arrête, se tenant près du mur en briques de l’école…je fais un dernier effort pour attraper la balle de son bras tendu, et lorsqu’il la retire une fois de trop, je lui donne un grand coup de batte dans la tête…je n’ai pas l’impression de l’avoir frappé si fort que ça, car j’essayais plus de l’effrayer que de le blesser, et il s’effondre comme un sac de pommes de terre…

On appelle ma belle-mère à l’école, et on me demande de m’expliquer devant elle et le directeur de l’école…je suis frustré par le fait qu’aucun d’entre eux n’a l’air d’avoir de compassion pour ma version de l’histoire, que j’étais la victime dans l’affaire…après que l’on m’a envoyé m’asseoir dans le hall pendant quelque temps, ma belle-mère sort finalement et me ramène à la maison…ils n’ont pas encore décidé de ma punition, et ils vont me la faire savoir le jour suivant après l’école…le lendemain je n’arrive pas à me concentrer, parce que je me sens tellement humilié par tout ce qui est arrivé…beaucoup de mes camarades sont impressionnés par ma violence, mais je suis horrifié par toutes les attentions négatives, parce que je n’ai jamais eu de problèmes à l’école auparavant…je trouve beaucoup de consolation à être l’élève modèle puisque c’est l’un des seuls aspects contrôlables de ma vie, et quelque chose dans lequel je peux exceller sans limitation, pas comme dans mon quotidien à la maison…à la fin de la journée, mon instituteur et le directeur m’emmène dans une salle…ils me disent que ma punition sera de rester après l’école tous les jours jusqu’à ce que j’ai écrit 1500 fois « I will not hit anyone in the head with a baseball bat" ("je ne frapperai personne à la tête avec une batte de baseball")…l’autre partie de la punition est qu’ils m’enlèvent l’honneur de parler devant toute l’école, me rétrogradant dans les faits de la tête de ma classe…je leur demande s’il y a une façon de pouvoir le changer, parce que j’ai beaucoup de regrets pour mes actes et parce que j’attendais impatiemment de parler pour la cérémonie de l’école…ils me disent fermement que leur décision est prise, et qu’il n’y a rien à faire pour alléger ma punition…personne ne m’a jamais demandé s’il y avait une telle violence chez moi…

Lorsque vous considérez que votre feuille de papier standard comporte 26 lignes, vous pouvez vous rendre à quel point écrire 1500 lignes est une corvée (environ 60 pages)…après être resté environ une heure le premier jour après l’école, j’ai fini à peine 4 feuilles, c’est-à-dire environ 200 lignes…pour moi, cela va beaucoup trop lentement…puisque chaque mot de la phrase que je dois écrire commence par un "I" j’élabore un système pour accélérer le procédé…je trace simplement une ligne droite le long de la page, en faisant rapidement les tirets, utilisant le tiret du bas pour celui du haut du "I" suivant (le "N" dans "not", le "H" dans "hit", etc.)…tout va très bien jusqu’à ce que mon instituteur découvre ce que je fais, et me fait tout recommencer depuis le début, déchirant les 15 pages que j’ai déjà finies…

Ma première expérience d’une fille me courant après a aussi lieu cette année-là, dans cette même cour de récréation…l’une de mes camarades de classe, une jolie fille avec de longs cheveux blonds n’arrête pas de me suivre où que j’aille…je ne comprends rien à ce qu’elle veut, parce que lorsque je lui demande si elle veut se joindre à nous quel que soit le jeu auquel nous jouons, elle répond toujours "non merci", mais s’assied et me fixe des yeux à la place…elle fait toujours des choses stupides pour attirer mon attention, mais je continue à simplement l’ignorer parce qu’à mes yeux elle agit bêtement…sa frustration causée par mon dédain explose pendant une récréation, et elle commence à me poursuivre, s’agrippant a moi…comme elle ne peut pas m’attraper, elle enlève sa ceinture en cuir et essaie de me frapper avec…lorsqu’elle me touche finalement, cela ne me fait pas si mal, alors j’éclate de rire à haute voix…ça l’énerve encore plus, donc elle me frappe encore plus fort, et je ris plus fort…à chaque fois que je ris, elle me frappe, encore et encore et encore dans une complète frénésie jusqu’à ce qu’un instituteur arrive finalement et ne mette un terme à tout ça…



Copyright 2005 Billy Corgan. All Rights Reserved. Please do not do reproduce or publish in hard or electronic form without written authorization.
Traduction par Benjamin Pruvost et Antoine Leruste. Copyright 2005. Tous droits réservés. Toute reproduction est interdite sans autorisation écrite.
publié par Antoine Leruste publié dans : Les Confessions

Calendrier

Octobre 2007
L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30 31        
<< < > >>

Contact

Antoine Leruste

Images aléatoires

Créer un blog sur over-blog.com - Contact - C.G.U. - Rémunération en droits d'auteur avec TF1 Network - Signaler un abus