Il fait chaud dehors, et je traverse en courant un terrain se trouvant à coté d’un parking à caravanes…quelqu’un a creusé des trous peu profonds dans la terre à peu près tout les 1m50, et à chaque fois que j’en rencontre un, je glisse mon pied nu dedans et j’essais de continuer à courir, jouant une sorte de jeu stupide avec moi-même où il n’y a aucune règles (il n’y a qu’à peu près 10 trous sur tout le terrain)…au 7éme trou, alors que je m’apprête à enfoncer mon pied là dedans, j’aperçois quelque chose de brillant et marron…le trou est rempli de bouteilles de bières brisées, mais il est maintenant trop tard pour s’arrêter alors que mon élan me porte en avant et je me coupe le pied en lambeaux…
Car nous vivons dans notre bulle indépendante dans notre petit cul-de-sac, la vie de banlieue est paisible…c’est la promesse utopique des banlieues, un quartier tranquille et des fêtes d’anniversaire et maman dans la cuisine servant du lait par une journée chaude d’été…notre famille est cependant légèrement différente, nous les gamins avec notre père souhaitant être une rock star et notre belle mère volant haut (qui est une hôtesses de l’air)…mon père a les cheveux lui arrivant presque à la poitrine, il a l’oreille droite percée, et il porte des habits scintillants pour ses concerts du soir dans des bars locaux…c’est assez peu conventionnel pour les "outer reaches" de Chicago en 1973, et je regarde avec fascination mon père appliquant un scorpion pailleté sur son visage perle par perle, jusqu’à ce qu’il ressemble à un de ces naufragés glamour…les touches finales sont un chemisier de femme serré au nombril, des bottes hautes en peau de serpent à sonnette, et un long manteau de fourrure…il disparaît dans un ronronnement le soir, laissant un vide quand il s’en va…
Mon père répète souvent avec son groupe dans la cave, ce qui ne met pas vraiment les voisins à l’abri du son considérant le fait que tout le monde est entassé les uns sur les autres dans les villes…les voisins ne se plaignent pas beaucoup malgré tout, car personne ne veut que mon père les considère comme n’étant pas cool…on ne m’autorise pas à descendre dans la cave quand ils répètent, même si j’en meurs d’envie…je les regarde jouer au travers d’une contre-fenêtre dans le passage en m’accroupissant et en mettant ma tête contre la vitre, me servant d’une main disponible pour bloquer les rayons éblouissants du soleil…cependant, il semble qu’à chaque fois qu’ils s’y mettent, ils s’arrêtent et se mettent à trop parler, ils blaguent, et peuvent aussi perdre 20 minutes à fumer un joint…je vis pour les quelques moments où ils jouent de la musique car c’est tellement bon à écouter et excitant à regarder…c’est intéressant de voir mon père et ses potes du groupe interagir, car ils admirent clairement mon père…il semble être celui qui a toujours les responsabilités, et il a en général le dernier mot sur tout…il joue tellement bien qu’il se perd souvent dans le son, et finalement le groupe est derrière lui dans son réveil…ces mecs sont tellement bon, mais mon père est bien meilleur…
Ces répétitions deviennent l’objet de discussions entre mes amis dans notre petite rue nichée, car à cet age n’importe quelle musique, bien que petite, semble être un énorme concert de rock…dans un premier temps, j’emmène mes amis pour regarder à travers la fenêtre noire afin qu’ils puissent voir par eux même ce qu’il se passe…mais ensuite je deviens prudent, et je couvre l’ouverture avec une piscine en plastique…en l’appuyant contre le mur, cela bloque la lumière et créée une barrière si bien que regarder gratuitement n’est plus à la portée de tout le monde…pour le rare privilège de pouvoir regarder le groupe jouer, je fais payer 1 penny à chacun de mes amis, ce qui est correct tant que le groupe continue à jouer…mais leur routine de jouer 10 minutes et de s’arrêter 20 minutes bousille mon plan, et les gamins commencent à se plaindre et demandent à être remboursé…
Juste avant le 4 juillet, mon père emmène mon frère et moi sur le terrain vide qui se trouve juste de l’autre coté de notre rangée de maisons pour sa commémoration fait maison de l’indépendance…il a rempli un grand sceau d’eau et l’a amené jusque ici pour des raisons qui m’échappent…il sort ensuite son couteau pour creuser des trous d’air dans une boite de conserve de café vide…après avoir rit tout bas pendant près de 10 minutes, il l’a tout juste réussi…il sort un pétard de sa poche, l’allume avec la cigarette qu’il a en bouche, il le pose dans la boite de conserve d’une façon mystérieuse, il la jette rapidement dans l’eau et explose la boite et l’eau à 12 mètres en hauteur…
(AVERTISSEMENT: N’ESSAYEZ PAS CELA CHEZ VOUS!!! TRES DANGEREUX)
…nous faisions 'ooh' et 'aah' à ce spectacle inattendu de physique et de force, mon père est tellement motivé qu’il répète le rituel entier près de 7 fois…je lui pose quelques questions pour savoir comment tout cela marche, et il m’explique calmement la théorie de l’eau contre la force alors qu’il explose la boite encore plus haut…
le lendemain matin, alors que je suis levé de bonne heure et que mes parents sont endormis, j’attrape mon frère pour aller dehors car j’ai une super idée…j’ai trouvé quelques uns des M-80 de mon père et je les ai glissé dans ma proche arrière, et j’ai juste besoin de l’aide de mon frère pour traîner le grand sceau jusque là bas…le sceau vide et la boite de conserve de café découpée sont dehors à l’arrière, et j’ai juste besoin de m’emparer du tuyau de jardin pour le remplir avec à peu près la même quantité d’eau que mon père…nous traînons maladroitement le sceau au terrain vague, nous nous trouvons un endroit et nous nous installons…je me suis procuré tout le matériel nécessaire, mémorisé la technique, et il faut maintenant juste reproduire la méthode de mon père…j’allume le pétard, les mains tremblantes, mets la boite dans le sceau, je me bouche les oreilles, je recule, et
*BOOOOOOOOMMMMMMMMM* (rappelez vous, n’essayez pas ce truc ….très, très dangereux)
quand mon père a réussit cela, c’était au milieu de la journée à une époque où les feux d’artifice était légaux en Amérique, donc aucun voisin n’a regardé ou dit quoi que ce soit…mais deux enfants, âgés de 6 et 4 ans, allumant eux-mêmes un petit morceau de dynamite un dimanche matin à 8h ?...cela semblait incroyablement, follement fort et calme en même temps…la boite s’est explosée elle-même, a attrapée le vent, et elle est retombée à l’envers avec un bruit sourd…j’attrape vite la boite, allume une autre bombe, et c’est reparti…alors que je m’apprête à allumer une troisième fusée, je vois mon père courant à moitié vers nous à une vitesse à laquelle je ne suis pas habitué de voir…je comprends tout de suite qu’on va avoir des problèmes…mais ma première pensée est que c’est parce que nous sommes dehors bien trop tôt, avant notre couvre-feu de 9h…il ne dit absolument rien, choisissant plutôt de nous attraper par le bras et nous traîner jusqu’à la maison...je suis surpris qu’il laisse les sceaux car on pourrait les voler…il marche très vite, et il me tord le bras si bien qu’il m’est difficile de garder mon équilibre…mes pieds se tordent, se tournent et se traînent dans la saleté, et ensuite le gravier derrière notre maison, et puis en haut des escaliers en passant par la porte arrière du patio…ouverture violente de la porte, jetés par terre, fermeture violente ! "PUTIN MAIS QU’EST CE QUE??#%$*@##..."...cela se calme un peu et on revient aux cris, condamnations et indignations et ensuite les coups tombent à flot…nous somme en fait dans un coin à coté du réfrigérateur et de la baie vitrée arrière…il n’y a nulle part où aller, nulle part où courir à présent, juste attendre que cela cesse…ce n’est pas la première fois que notre père nous bat, bien sûr, mais aujourd’hui, cela semble avoir un degré supérieur d’intensité par rapport à d’habitude….mon père est très rapide, très fort, et il me frappe plus fort qu’il ne l’a jamais fait…je suis sûr qu’il va me casser les os…je ne sens même pas la présence de mon frère à coté de moi, mais je sais qu’il est là…notre père s’arrête un bref moment, et nous nous levons contre le frigo en pleurnichant… il déboucle sa ceinture, une fois de plus ce n’est pas la première fois, mais c’est habituellement un signe qu’on a vraiment fait une très grosse bêtise…il arrache la ceinture de son jean, et au lieu de la plier en deux comme il le fait d’habitude (et nous fouetter avec le cuir), il se met à nous fouetter violemment avec l’extrémité faite d’une grosse boucle en acier…alors qu’il s’agite, la boucle commence à entailler notre peau, nous commotionnant sauvagement à la tête, aux bras, aux jambes, et aux mains…cela continue sans cesse jusqu’à ce qu’il nous rate accidentellement et frappe violemment le réfrigérateur avec un coup sec…il a frappé tellement fort que la douleur provoquée par le choc du métal sur le métal l’a stoppé d’un coup, laissant une belle bosse sur la porte…je remarque la reconnaissance dans ses yeux qu’il est allé trop loin, car il semble effrayé…il s’en va sans un mot, nous laissant monter en haut et nettoyer le sang (la bosse reste en tant que testament de ce jour et n’est jamais réparée…je la vois à chaque fois que je vais chercher du lait)…
J’adore faire du vélo, et parce que nous vivons en bas de la pente assez forte d’une colline, j’aime prendre de la vitesse avec un abandon total du haut jusqu’en bas, m’arrêtant juste à temps avant de rentrer dans des voitures garées…certains enfants plus âgés du quartier se mettent à sauter en vélo avec des rampes faites maison, et parce qu’ils ne veulent pas que je les utilise pour sauter avec mon vélo (car je suis encore trop petit), je fabrique la mienne avec du bois que je déniche dans une grand poubelle…en se servant de la vitesse naturelle de la pente de la colline (nous allons à peu près à mi chemin), quelques uns des enfants plus jeunes et moi-même nous mettons à faire nos propres petits sauts…la rampe se trouve en bas de la colline, juste à coté de notre allée là ou cela s’aplani…dans un premier temps, nous nous entraînons à faire des petits sauts d’une longueur de près de 30 centimètres (nous marquons les records avec une craie)…au fur et à mesure des jours, nous devenons de plus en plus audacieux, imitant les enfants plus âgés qui sautent maintenant des boites…je décide de faire le record du monde de ma propre rampe, 5 boites en cartons! je vais presque tout en haut de la colline, supposant correctement que j’aurai besoin davantage de vitesse pour faire ce saut audacieux…je descends le trottoir à toute vitesse en hurlant, et alors que je monte sur la rampe je tente de mettre la roue vers le haut…mais la force de ma vitesse pousse vers l’avant et le bas la roue avant, si bien que je me retrouve un peu en l’air, droit, et ensuite droit vers le bas, la roue avant au sol…le pneu s’effondre, se tordant maladroitement avec la pleine force de mon poids…puisque je me déplace à une grand vitesse vers l’avant, je chute et tombe la tête la première dans le gravier et je suis traîné sur près de 3 mètres…mon père, qui est dans la maison, entend mon hurlement qui est tellement terrifiant qu’il sort de la maison en courant alors que je rentre dans la maison en courant, saignant de partout…je suis complètement en état de choc, et ce dont je me souvient ensuite c’est mon père en train d’enlever avec ses doigts les graviers de mon visage…personne ne m’emmène à l’hôpital…
Les maisons de l’autre côté de la voie sont identiques aux nôtres, avec un petit jardin sur le coté où nous jouons…nous avons tendance à traîner plus dans celui d’en face car le soleil y brille plus régulièrement, et les fleurs dans la pelouse y fleurissent mieux…ce qui veut dire que c’est là que les abeilles se trouvent et mangent…je suis fasciné par les abeilles car elles sont très belles , mais le danger de me faire piqué m’effraie…cela veut également dire qu’on ne peut simplement pas les attraper quand on veut…alors nous commençons simplement par les attraper avec des bocaux en verre, en refermant d’urgence les couvercles, et en observant de près une abeille alors qu’elle bourdonne à l’intérieur…une fois que nous avons compris qu’elles meurent sans oxygène, nous faisons des trous au dessus en nous servant des couteaux de table, et cela signifie donc davantage de temps pour les observer…mais cela finit également par être ennuyeux au bout d’un moment, alors nous commençons à les attraper par les ailes…c’est très difficile à faire, mais si on se débrouille, on peut les attraper et arracher leurs ailes facilement et ensuite les regarder de près sans la sécurité du bocal en verre…après avoir réussi cette astuce, je décide que je vais apprendre à attraper les abeilles avec mes mains nues…si on s’aligne exactement avec la longueur de leurs corps, en étant parallèle à leurs dards, on peut claquer ses mains avec force et les assommer…si on est un peu en retrait, ou si l’abeille bouge à la dernière seconde, on est bien sûr piqué (et l’abeille meurt de toute façon)…je finis par attraper le coup de cet art, en me ventant auprès de mes amis que je peux assommer une abeille quand je le veux sans me faire piqué…une fois que je les ai frappé, j’enlève leurs ailes…si elles sont encore vivantes, nous les regardons entrer dans le bocal, ayant pitié d’elles en mettant un couvercle sans trous…
Copyright 2005 Billy Corgan. All Rights Reserved. Please do not do reproduce or publish in hard or electronic form without written authorization.
Traduction par Antoine Leruste. Copyright 2005. Tous droits réservés. Toute reproduction est interdite sans autorisation écrite.
Car nous vivons dans notre bulle indépendante dans notre petit cul-de-sac, la vie de banlieue est paisible…c’est la promesse utopique des banlieues, un quartier tranquille et des fêtes d’anniversaire et maman dans la cuisine servant du lait par une journée chaude d’été…notre famille est cependant légèrement différente, nous les gamins avec notre père souhaitant être une rock star et notre belle mère volant haut (qui est une hôtesses de l’air)…mon père a les cheveux lui arrivant presque à la poitrine, il a l’oreille droite percée, et il porte des habits scintillants pour ses concerts du soir dans des bars locaux…c’est assez peu conventionnel pour les "outer reaches" de Chicago en 1973, et je regarde avec fascination mon père appliquant un scorpion pailleté sur son visage perle par perle, jusqu’à ce qu’il ressemble à un de ces naufragés glamour…les touches finales sont un chemisier de femme serré au nombril, des bottes hautes en peau de serpent à sonnette, et un long manteau de fourrure…il disparaît dans un ronronnement le soir, laissant un vide quand il s’en va…
Mon père répète souvent avec son groupe dans la cave, ce qui ne met pas vraiment les voisins à l’abri du son considérant le fait que tout le monde est entassé les uns sur les autres dans les villes…les voisins ne se plaignent pas beaucoup malgré tout, car personne ne veut que mon père les considère comme n’étant pas cool…on ne m’autorise pas à descendre dans la cave quand ils répètent, même si j’en meurs d’envie…je les regarde jouer au travers d’une contre-fenêtre dans le passage en m’accroupissant et en mettant ma tête contre la vitre, me servant d’une main disponible pour bloquer les rayons éblouissants du soleil…cependant, il semble qu’à chaque fois qu’ils s’y mettent, ils s’arrêtent et se mettent à trop parler, ils blaguent, et peuvent aussi perdre 20 minutes à fumer un joint…je vis pour les quelques moments où ils jouent de la musique car c’est tellement bon à écouter et excitant à regarder…c’est intéressant de voir mon père et ses potes du groupe interagir, car ils admirent clairement mon père…il semble être celui qui a toujours les responsabilités, et il a en général le dernier mot sur tout…il joue tellement bien qu’il se perd souvent dans le son, et finalement le groupe est derrière lui dans son réveil…ces mecs sont tellement bon, mais mon père est bien meilleur…
Ces répétitions deviennent l’objet de discussions entre mes amis dans notre petite rue nichée, car à cet age n’importe quelle musique, bien que petite, semble être un énorme concert de rock…dans un premier temps, j’emmène mes amis pour regarder à travers la fenêtre noire afin qu’ils puissent voir par eux même ce qu’il se passe…mais ensuite je deviens prudent, et je couvre l’ouverture avec une piscine en plastique…en l’appuyant contre le mur, cela bloque la lumière et créée une barrière si bien que regarder gratuitement n’est plus à la portée de tout le monde…pour le rare privilège de pouvoir regarder le groupe jouer, je fais payer 1 penny à chacun de mes amis, ce qui est correct tant que le groupe continue à jouer…mais leur routine de jouer 10 minutes et de s’arrêter 20 minutes bousille mon plan, et les gamins commencent à se plaindre et demandent à être remboursé…
Juste avant le 4 juillet, mon père emmène mon frère et moi sur le terrain vide qui se trouve juste de l’autre coté de notre rangée de maisons pour sa commémoration fait maison de l’indépendance…il a rempli un grand sceau d’eau et l’a amené jusque ici pour des raisons qui m’échappent…il sort ensuite son couteau pour creuser des trous d’air dans une boite de conserve de café vide…après avoir rit tout bas pendant près de 10 minutes, il l’a tout juste réussi…il sort un pétard de sa poche, l’allume avec la cigarette qu’il a en bouche, il le pose dans la boite de conserve d’une façon mystérieuse, il la jette rapidement dans l’eau et explose la boite et l’eau à 12 mètres en hauteur…
(AVERTISSEMENT: N’ESSAYEZ PAS CELA CHEZ VOUS!!! TRES DANGEREUX)
…nous faisions 'ooh' et 'aah' à ce spectacle inattendu de physique et de force, mon père est tellement motivé qu’il répète le rituel entier près de 7 fois…je lui pose quelques questions pour savoir comment tout cela marche, et il m’explique calmement la théorie de l’eau contre la force alors qu’il explose la boite encore plus haut…
le lendemain matin, alors que je suis levé de bonne heure et que mes parents sont endormis, j’attrape mon frère pour aller dehors car j’ai une super idée…j’ai trouvé quelques uns des M-80 de mon père et je les ai glissé dans ma proche arrière, et j’ai juste besoin de l’aide de mon frère pour traîner le grand sceau jusque là bas…le sceau vide et la boite de conserve de café découpée sont dehors à l’arrière, et j’ai juste besoin de m’emparer du tuyau de jardin pour le remplir avec à peu près la même quantité d’eau que mon père…nous traînons maladroitement le sceau au terrain vague, nous nous trouvons un endroit et nous nous installons…je me suis procuré tout le matériel nécessaire, mémorisé la technique, et il faut maintenant juste reproduire la méthode de mon père…j’allume le pétard, les mains tremblantes, mets la boite dans le sceau, je me bouche les oreilles, je recule, et
*BOOOOOOOOMMMMMMMMM* (rappelez vous, n’essayez pas ce truc ….très, très dangereux)
quand mon père a réussit cela, c’était au milieu de la journée à une époque où les feux d’artifice était légaux en Amérique, donc aucun voisin n’a regardé ou dit quoi que ce soit…mais deux enfants, âgés de 6 et 4 ans, allumant eux-mêmes un petit morceau de dynamite un dimanche matin à 8h ?...cela semblait incroyablement, follement fort et calme en même temps…la boite s’est explosée elle-même, a attrapée le vent, et elle est retombée à l’envers avec un bruit sourd…j’attrape vite la boite, allume une autre bombe, et c’est reparti…alors que je m’apprête à allumer une troisième fusée, je vois mon père courant à moitié vers nous à une vitesse à laquelle je ne suis pas habitué de voir…je comprends tout de suite qu’on va avoir des problèmes…mais ma première pensée est que c’est parce que nous sommes dehors bien trop tôt, avant notre couvre-feu de 9h…il ne dit absolument rien, choisissant plutôt de nous attraper par le bras et nous traîner jusqu’à la maison...je suis surpris qu’il laisse les sceaux car on pourrait les voler…il marche très vite, et il me tord le bras si bien qu’il m’est difficile de garder mon équilibre…mes pieds se tordent, se tournent et se traînent dans la saleté, et ensuite le gravier derrière notre maison, et puis en haut des escaliers en passant par la porte arrière du patio…ouverture violente de la porte, jetés par terre, fermeture violente ! "PUTIN MAIS QU’EST CE QUE??#%$*@##..."...cela se calme un peu et on revient aux cris, condamnations et indignations et ensuite les coups tombent à flot…nous somme en fait dans un coin à coté du réfrigérateur et de la baie vitrée arrière…il n’y a nulle part où aller, nulle part où courir à présent, juste attendre que cela cesse…ce n’est pas la première fois que notre père nous bat, bien sûr, mais aujourd’hui, cela semble avoir un degré supérieur d’intensité par rapport à d’habitude….mon père est très rapide, très fort, et il me frappe plus fort qu’il ne l’a jamais fait…je suis sûr qu’il va me casser les os…je ne sens même pas la présence de mon frère à coté de moi, mais je sais qu’il est là…notre père s’arrête un bref moment, et nous nous levons contre le frigo en pleurnichant… il déboucle sa ceinture, une fois de plus ce n’est pas la première fois, mais c’est habituellement un signe qu’on a vraiment fait une très grosse bêtise…il arrache la ceinture de son jean, et au lieu de la plier en deux comme il le fait d’habitude (et nous fouetter avec le cuir), il se met à nous fouetter violemment avec l’extrémité faite d’une grosse boucle en acier…alors qu’il s’agite, la boucle commence à entailler notre peau, nous commotionnant sauvagement à la tête, aux bras, aux jambes, et aux mains…cela continue sans cesse jusqu’à ce qu’il nous rate accidentellement et frappe violemment le réfrigérateur avec un coup sec…il a frappé tellement fort que la douleur provoquée par le choc du métal sur le métal l’a stoppé d’un coup, laissant une belle bosse sur la porte…je remarque la reconnaissance dans ses yeux qu’il est allé trop loin, car il semble effrayé…il s’en va sans un mot, nous laissant monter en haut et nettoyer le sang (la bosse reste en tant que testament de ce jour et n’est jamais réparée…je la vois à chaque fois que je vais chercher du lait)…
J’adore faire du vélo, et parce que nous vivons en bas de la pente assez forte d’une colline, j’aime prendre de la vitesse avec un abandon total du haut jusqu’en bas, m’arrêtant juste à temps avant de rentrer dans des voitures garées…certains enfants plus âgés du quartier se mettent à sauter en vélo avec des rampes faites maison, et parce qu’ils ne veulent pas que je les utilise pour sauter avec mon vélo (car je suis encore trop petit), je fabrique la mienne avec du bois que je déniche dans une grand poubelle…en se servant de la vitesse naturelle de la pente de la colline (nous allons à peu près à mi chemin), quelques uns des enfants plus jeunes et moi-même nous mettons à faire nos propres petits sauts…la rampe se trouve en bas de la colline, juste à coté de notre allée là ou cela s’aplani…dans un premier temps, nous nous entraînons à faire des petits sauts d’une longueur de près de 30 centimètres (nous marquons les records avec une craie)…au fur et à mesure des jours, nous devenons de plus en plus audacieux, imitant les enfants plus âgés qui sautent maintenant des boites…je décide de faire le record du monde de ma propre rampe, 5 boites en cartons! je vais presque tout en haut de la colline, supposant correctement que j’aurai besoin davantage de vitesse pour faire ce saut audacieux…je descends le trottoir à toute vitesse en hurlant, et alors que je monte sur la rampe je tente de mettre la roue vers le haut…mais la force de ma vitesse pousse vers l’avant et le bas la roue avant, si bien que je me retrouve un peu en l’air, droit, et ensuite droit vers le bas, la roue avant au sol…le pneu s’effondre, se tordant maladroitement avec la pleine force de mon poids…puisque je me déplace à une grand vitesse vers l’avant, je chute et tombe la tête la première dans le gravier et je suis traîné sur près de 3 mètres…mon père, qui est dans la maison, entend mon hurlement qui est tellement terrifiant qu’il sort de la maison en courant alors que je rentre dans la maison en courant, saignant de partout…je suis complètement en état de choc, et ce dont je me souvient ensuite c’est mon père en train d’enlever avec ses doigts les graviers de mon visage…personne ne m’emmène à l’hôpital…
Les maisons de l’autre côté de la voie sont identiques aux nôtres, avec un petit jardin sur le coté où nous jouons…nous avons tendance à traîner plus dans celui d’en face car le soleil y brille plus régulièrement, et les fleurs dans la pelouse y fleurissent mieux…ce qui veut dire que c’est là que les abeilles se trouvent et mangent…je suis fasciné par les abeilles car elles sont très belles , mais le danger de me faire piqué m’effraie…cela veut également dire qu’on ne peut simplement pas les attraper quand on veut…alors nous commençons simplement par les attraper avec des bocaux en verre, en refermant d’urgence les couvercles, et en observant de près une abeille alors qu’elle bourdonne à l’intérieur…une fois que nous avons compris qu’elles meurent sans oxygène, nous faisons des trous au dessus en nous servant des couteaux de table, et cela signifie donc davantage de temps pour les observer…mais cela finit également par être ennuyeux au bout d’un moment, alors nous commençons à les attraper par les ailes…c’est très difficile à faire, mais si on se débrouille, on peut les attraper et arracher leurs ailes facilement et ensuite les regarder de près sans la sécurité du bocal en verre…après avoir réussi cette astuce, je décide que je vais apprendre à attraper les abeilles avec mes mains nues…si on s’aligne exactement avec la longueur de leurs corps, en étant parallèle à leurs dards, on peut claquer ses mains avec force et les assommer…si on est un peu en retrait, ou si l’abeille bouge à la dernière seconde, on est bien sûr piqué (et l’abeille meurt de toute façon)…je finis par attraper le coup de cet art, en me ventant auprès de mes amis que je peux assommer une abeille quand je le veux sans me faire piqué…une fois que je les ai frappé, j’enlève leurs ailes…si elles sont encore vivantes, nous les regardons entrer dans le bocal, ayant pitié d’elles en mettant un couvercle sans trous…
Copyright 2005 Billy Corgan. All Rights Reserved. Please do not do reproduce or publish in hard or electronic form without written authorization.
Traduction par Antoine Leruste. Copyright 2005. Tous droits réservés. Toute reproduction est interdite sans autorisation écrite.
publié par Antoine Leruste dans: Les Confessions