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Smashing Pumpkins: In & Out of Angers
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Selon
les rumeurs, l'un des groupes phares du rock alternatif des années
1990 viendrait à se disloquer après une formidable tournée
d'adieu mondiale. Les Smashing Pumpkins étaient à Angers mardi
soir. Déclin ou retour en force?
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Billy
Corgan a le melon comme une pastèque. Toutefois, le
charismatique leader des Smashing Pumpkins n'en demeure pas
moins l'une des icônes des années 1990, et son groupe l'emblème
d'une génération coincée entre la musique pop et le grunge.
Tant et si bien que ceux qui avaient dix ans en 1990 lors de la
sortie du premier single des Smashing I am one, en ont
aujourd'hui 20 et que c'est précisément cette tranche d'âge
(les 15-20 ans) qui assistaient en majorité au concert mardi
soir, dans la grande salle de l'Amphitéa. Concert soit disant
symbole de la fin d'une époque.
Pourtant, malgré la tenue de scène caractéristique du gourou
Corgan (une combinaison-robe sombre), le show des Smashing
Pumpkins n'avait rien d'une messe noire, encore moins d'un
enterrement. En effet, on peut s'interroger sur cette rumeur
lancée en mai dernier par le leader-guitariste lui-même sur
une radio californienne, concernant la séparation imminente du
groupe. Communiqué diffusé quelques heures avant le lancement
du dernier opus Machina/Machines of God (volume 1) dont
le second volume Friends and Ennemies of Modern Music
sorti en 25 exemplaires le 11 septembre dernier fut confié aux
fans via Internet et le téléchargement, pour la distribution
et la promotion de cet ultime album.
Un coup médiatique plutôt réussi, surtout si l'on considère
l'échec commercial du précédent album "Adore" plus
expérimental, la pression grandissante au sein même du groupe
et les tensions externes vis à vis de leur maison de disque.
Sur ces quiproquos les Smashing Pumpkins entament leur Sacred
and Profane Tour 2000 qui devrait boucler la carrière du
groupe. Dernière tournée d'un dernier album réhabilitant le
batteur originel Jimmy Chamberlin (évincé du quatuor il y a
quelques années) et subissant le départ après enregistrement
de la bassiste D'Arcy Wretzky en début d'année.
Toutefois, l'assemblage de rock progressif heavy-métallo-gothique-pop
des Smashing Pumpkins était bien présent sur scène hier soir,
développé par des moyens techniques dignes de leur statut de
rock-stars.
La voix de Corgan chanteur est toujours aussi criarde et
nasillarde que sur les albums des débuts (Gish), mais c'est à
la guitare que le leader impressionne le plus: de par le nombre
de six-cordes utilisé tout d'abord (une dizaine), et de par son
véritable jeu tranchant et incisif ponctué de solos brefs mais
ô combien efficaces, ensuite. Mimétisme probable avec un père
guitariste de jazz, signalons-le. A sa gauche un James Iha vêtu
d'un costume rouge semblable au "French wine" de la région
(dixit Billy Corgan), et à sa droite une bassiste en robe
scintillante brandissant à chaque break son instrument comme
une kalachnikov. Aux claviers, une sorte de John Paul Jones (rasé
celui-ci) dont les envolées lyriques ressemblent étrangement
à celle du clavier/bassiste de Led Zeppelin en son temps. Un détail
parmi d'autres au sein de ce groupe descendant légitime de
Black Sabbath.
Les fans eux se sont agglutinés contre les barrières, à deux
mètres de la scène. Certaines groupies suffocantes dans la
foule sont hissées par la sécurité, qui eut fort à faire ce
soir là entre récupérer les jeunes filles au bord de
l'apoplexie, confisquer les appareils photos et recevoir les
amateurs de jam sessions circulant en lévitation au dessus de
la foule.
Les morceaux s'enchaînent, une demi-heure (un peu longue) de
ballades jouées acoustiques, puis retour à l'électricité
jusqu'à la fin du spectacle avec quelques tubes issus de Siamese
dream's ou de Mellon Collie..., puis c'est le rappel.
Intros et solos 100 % rock sur fond d'accords de blues, Corgan
et Iha se répondent à la guitare, le batteur improvise, la
basse prend des airs masculins et tente vainement de rivaliser
avec ce trop plein d'hormones mâles sur scène, mais quel
charme!
Dernier concert ou pas, l'Amphitéa a rallié hier au soir un
public de fans venus des quatre coins du grand Ouest (Nantes,
Tours, Rennes...) pour assister à cet hypothétique adieu, dont
le leader n'a pas évoqué un seul mot durant le concert.
Et si toutefois la prophétie du gourou se réalise, beaucoup
pourront dire "j'y étais", en attendant un éventuel
revival dans vingt ans...
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Les
réactions de nos lecteurs
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Mr
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Justice/Pyramide
- Angers
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Eh???
c'est quoi ce journaliste qui a rédigé l'article?? C'est déplorable
: parler de Gourou, dire n'importe quoi (a propos de la
"rumeur" qui n'en est pas une, une voix "niasiarde
du chanteur", parler avec autant de dégout de l'ambiance
qui était excellente...). Franchement je suis dégouté par
aussi peu de compréhension et d'objectivité de la part du
journaliste. S'il est fan de concert ou tout le monde s'endort,
ou on reste assis, ou les artistes de vallent pas un sous, c'est
sur que ce n'est pas lui qui aurait du faire un papier sur les
smashing qui est un des plus grands groupes de la décennies en
vendant plusieurs millions d'albums! Enfin, qu'il aille voir les
concerts des 2b3, d'Ophelie Winter, de pascal obispo, là au
moins il sera content de voir des bons concerts, vachement
originaux! J'attends vos réactions car j'en reviens toujours
pas.
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ces réactions dans nos forums
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Il
est minuit trente et les dernières caisses de matériel sont hissées
dans le dernier semi-remorque de la dernière tournée des Smashing
Pumpkins. Il aura fallu en décharger six comme celui-ci pour que le
concert évènement organisé par Radical Productions puisse avoir lieu
à l'Amphitea 4000. Les premiers camions sont arrivés à neuf heures du
matin et l'équipe d'une trentaine de techniciens s'est aussitôt mise
au travail pour installer le matériel de sonorisation et d'éclairage.
A seize heures tout était près pour que les Smashing Pumpkins viennent
faire leurs "balances", c'est à dire une mini répétition
durant laquelle les techniciens qui les accompagnent peuvent faire les réglages
du son et des éclairages. "Lorsqu'on a à faire à des groupes
d'envergure internationale il n'est pas rare que les musiciens ne soient
pas présents pour les balances", explique Jean-Hugues Malnar de
Radical Productions, le promoteur local du spectacle.
Ce qui d'un point de vue local prend une allure d'évènement rock de la
rentrée, n'en reste pas moins au regard du groupe et de son entourage
qu'une date parmi les dizaines d'autres d'une gigantesque tournée,
toute ultime soit-elle. "Il faut comprendre que ce genre de groupe
est dans une logique de tournée mondiale», ajoute Jean-Hugues. «Pour
eux l'Europe est comme un gros pays avec plusieurs grosses villes qui
sont nos capitales. Ensuite, en fonction de l'audience que le groupe
rencontre dans tel pays, il y jouera peut-être dans une, deux ou trois
autres villes, c'est tout. S'ils faisaient ne serait-ce qu'une dizaine
de concerts par pays par lesquels ils passent dans le monde, leurs tournées
dureraient deux ans".
Si Radical Productions a malgré tout réussi à faire passer les
Smashing Pumpkins par Angers c'est grâce à la confiance que leur
accorde Garance, la maison de productions qui gère la tournée française
du groupe. "Nous travaillons en gros deux fois sur trois avec
Garance lorsque nous produisons un concert. Tout simplement parce que la
plupart des grosses pointures international passent par eux".
Le choix d'Angers se révèle également assez stratégique pour deux
raisons. D'abord sa situation géographique, au centre des grosses
villes du nord-ouest: Rennes, Nantes, La Roche-sur-Yon, Poitiers, Tours,
Le Mans, Laval. Ensuite par la présence d'une salle comme l'Amphitea
4000. "C'est vrai que cette salle est vraiment idéale pour y
organiser les concerts qui vont attirer de 3000 à 7000 personnes. Les
installations, l'équipement, l'accès, il n'y a pas grand-chose à
redire. Même Nantes ne dispose pas à l'heure actuelle d'une salle équivalente.
C'est d'ailleurs pour cette raison que les artistes de variété comme
Goldman, Sardou, Mitchell etc... passent plutôt à Angers qu'à
Nantes." Avec pour les Angevins le confort appréciable d'être
rentré chez soi un quart d'heure après la fin du concert.
Ce n'étaient pas le cas pour plus de la moitié des fans des Smashing
Pumpkins présents mardi soir. Caroline et Stéphane étaient par
exemple venus de Brest: "Nous étions prêts à aller à Paris ou même
à Londres si il l'avait fallu, pour voir une dernière fois les
Smashing sur scène. Alors quand on a appris qu'il y avait une date à
Angers..." Samuel, lui, vient de Rennes et se rendra jeudi à Paris
pour, cette fois c'est sûr, un dernier adieu à son groupe fétiche:
"J'ai acheté mes places dès le mois de juillet. Je venais juste
de trouver un travail, mais j'ai réussi à m'arranger: j'irai
travailler ce week-end pour rattraper ces deux journées de
concert!"
Les musiciens ont passé sans doute une nuit très agréable au luxueux
Château de Noirieux à Briollay. Ils n'ont pas de concert mercredi et
pourront donc profiter de deux journées de shopping parisien avant leur
concert de jeudi soir au Zenith.
Il est une heure du matin et il fait un peu froid devant la sortie des
artistes. Une vingtaine de fans, affiches et T-shirts à la main,
patientent pourtant encore, dans l'espoir d'apercevoir une dernière
fois les Citrouilles Epatantes avant qu'elles ne disparaissent dans leur
carrosse.
LA SOIREE EN CHIFFRE:
Plus de 4000 spectateurs dont une bonne moitié de non-angevins.
6 semi-remorques de matériel et 5 bus couchettes.
Une cinquantaine de personnes accompagnent les Smashing Pumpkins sur la
tournée.
Les cadres sont américains: manager, régisseur général, régisseur
plateau, ingénieur du son, chef éclairagiste, costumière.
Les autres sont engagés pour la partie européenne de la tournée:
cuisiniers, techniciens additionnels, chauffeurs.
Sur place, le spectacle aura nécessité la présence d¹une trentaine
de techniciens locaux pour aider à l'installation et au démontage du
matériel, ainsi que d'une équipe de vingt-cinq personnes pour assurer
la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur de la salle.
Liste à laquelle il faut ajouter les membres de la Croix-rouge présents
sur place, les personnes qui travaillent au bar, celles qui vendent les
t-shirt et les affiches du groupe, les marchands de sandwiches à l'extérieur.
En tout environ 120 personnes ont travaillé au bon déroulement de
cette soirée.
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