Critique de www.angersjournal.fr du concert du 17/10/2000 à L'Amphitea; Angers, France

 

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Smashing Pumpkins: In & Out of Angers


Jeudi 19 Octobre 2000

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Selon les rumeurs, l'un des groupes phares du rock alternatif des années 1990 viendrait à se disloquer après une formidable tournée d'adieu mondiale. Les Smashing Pumpkins étaient à Angers mardi soir. Déclin ou retour en force?
 

Billy Corgan a le melon comme une pastèque. Toutefois, le charismatique leader des Smashing Pumpkins n'en demeure pas moins l'une des icônes des années 1990, et son groupe l'emblème d'une génération coincée entre la musique pop et le grunge.

Tant et si bien que ceux qui avaient dix ans en 1990 lors de la sortie du premier single des Smashing I am one, en ont aujourd'hui 20 et que c'est précisément cette tranche d'âge (les 15-20 ans) qui assistaient en majorité au concert mardi soir, dans la grande salle de l'Amphitéa. Concert soit disant symbole de la fin d'une époque.

Pourtant, malgré la tenue de scène caractéristique du gourou Corgan (une combinaison-robe sombre), le show des Smashing Pumpkins n'avait rien d'une messe noire, encore moins d'un enterrement. En effet, on peut s'interroger sur cette rumeur lancée en mai dernier par le leader-guitariste lui-même sur une radio californienne, concernant la séparation imminente du groupe. Communiqué diffusé quelques heures avant le lancement du dernier opus Machina/Machines of God (volume 1) dont le second volume Friends and Ennemies of Modern Music sorti en 25 exemplaires le 11 septembre dernier fut confié aux fans via Internet et le téléchargement, pour la distribution et la promotion de cet ultime album.

Un coup médiatique plutôt réussi, surtout si l'on considère l'échec commercial du précédent album "Adore" plus expérimental, la pression grandissante au sein même du groupe et les tensions externes vis à vis de leur maison de disque.

Sur ces quiproquos les Smashing Pumpkins entament leur Sacred and Profane Tour 2000 qui devrait boucler la carrière du groupe. Dernière tournée d'un dernier album réhabilitant le batteur originel Jimmy Chamberlin (évincé du quatuor il y a quelques années) et subissant le départ après enregistrement de la bassiste D'Arcy Wretzky en début d'année.

Toutefois, l'assemblage de rock progressif heavy-métallo-gothique-pop des Smashing Pumpkins était bien présent sur scène hier soir, développé par des moyens techniques dignes de leur statut de rock-stars.

La voix de Corgan chanteur est toujours aussi criarde et nasillarde que sur les albums des débuts (Gish), mais c'est à la guitare que le leader impressionne le plus: de par le nombre de six-cordes utilisé tout d'abord (une dizaine), et de par son véritable jeu tranchant et incisif ponctué de solos brefs mais ô combien efficaces, ensuite. Mimétisme probable avec un père guitariste de jazz, signalons-le. A sa gauche un James Iha vêtu d'un costume rouge semblable au "French wine" de la région (dixit Billy Corgan), et à sa droite une bassiste en robe scintillante brandissant à chaque break son instrument comme une kalachnikov. Aux claviers, une sorte de John Paul Jones (rasé celui-ci) dont les envolées lyriques ressemblent étrangement à celle du clavier/bassiste de Led Zeppelin en son temps. Un détail parmi d'autres au sein de ce groupe descendant légitime de Black Sabbath.

Les fans eux se sont agglutinés contre les barrières, à deux mètres de la scène. Certaines groupies suffocantes dans la foule sont hissées par la sécurité, qui eut fort à faire ce soir là entre récupérer les jeunes filles au bord de l'apoplexie, confisquer les appareils photos et recevoir les amateurs de jam sessions circulant en lévitation au dessus de la foule.

Les morceaux s'enchaînent, une demi-heure (un peu longue) de ballades jouées acoustiques, puis retour à l'électricité jusqu'à la fin du spectacle avec quelques tubes issus de Siamese dream's ou de Mellon Collie..., puis c'est le rappel. Intros et solos 100 % rock sur fond d'accords de blues, Corgan et Iha se répondent à la guitare, le batteur improvise, la basse prend des airs masculins et tente vainement de rivaliser avec ce trop plein d'hormones mâles sur scène, mais quel charme!

Dernier concert ou pas, l'Amphitéa a rallié hier au soir un public de fans venus des quatre coins du grand Ouest (Nantes, Tours, Rennes...) pour assister à cet hypothétique adieu, dont le leader n'a pas évoqué un seul mot durant le concert.

Et si toutefois la prophétie du gourou se réalise, beaucoup pourront dire "j'y étais", en attendant un éventuel revival dans vingt ans...

 

 

 

Les réactions de nos lecteurs

 

Mr

Justice/Pyramide - Angers

Eh??? c'est quoi ce journaliste qui a rédigé l'article?? C'est déplorable : parler de Gourou, dire n'importe quoi (a propos de la "rumeur" qui n'en est pas une, une voix "niasiarde du chanteur", parler avec autant de dégout de l'ambiance qui était excellente...). Franchement je suis dégouté par aussi peu de compréhension et d'objectivité de la part du journaliste. S'il est fan de concert ou tout le monde s'endort, ou on reste assis, ou les artistes de vallent pas un sous, c'est sur que ce n'est pas lui qui aurait du faire un papier sur les smashing qui est un des plus grands groupes de la décennies en vendant plusieurs millions d'albums! Enfin, qu'il aille voir les concerts des 2b3, d'Ophelie Winter, de pascal obispo, là au moins il sera content de voir des bons concerts, vachement originaux! J'attends vos réactions car j'en reviens toujours pas.

 

 

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Bye bye Pumpkins

 


Jeudi 19 Octobre 2000

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Un public et des organisateurs comblés: le bilan d'une soirée en forme d'évènement rock de la rentrée à Angers. Smashing off-stage...
 

 

Il est minuit trente et les dernières caisses de matériel sont hissées dans le dernier semi-remorque de la dernière tournée des Smashing Pumpkins. Il aura fallu en décharger six comme celui-ci pour que le concert évènement organisé par Radical Productions puisse avoir lieu à l'Amphitea 4000. Les premiers camions sont arrivés à neuf heures du matin et l'équipe d'une trentaine de techniciens s'est aussitôt mise au travail pour installer le matériel de sonorisation et d'éclairage.

A seize heures tout était près pour que les Smashing Pumpkins viennent faire leurs "balances", c'est à dire une mini répétition durant laquelle les techniciens qui les accompagnent peuvent faire les réglages du son et des éclairages. "Lorsqu'on a à faire à des groupes d'envergure internationale il n'est pas rare que les musiciens ne soient pas présents pour les balances", explique Jean-Hugues Malnar de Radical Productions, le promoteur local du spectacle.

Ce qui d'un point de vue local prend une allure d'évènement rock de la rentrée, n'en reste pas moins au regard du groupe et de son entourage qu'une date parmi les dizaines d'autres d'une gigantesque tournée, toute ultime soit-elle. "Il faut comprendre que ce genre de groupe est dans une logique de tournée mondiale», ajoute Jean-Hugues. «Pour eux l'Europe est comme un gros pays avec plusieurs grosses villes qui sont nos capitales. Ensuite, en fonction de l'audience que le groupe rencontre dans tel pays, il y jouera peut-être dans une, deux ou trois autres villes, c'est tout. S'ils faisaient ne serait-ce qu'une dizaine de concerts par pays par lesquels ils passent dans le monde, leurs tournées dureraient deux ans".

Si Radical Productions a malgré tout réussi à faire passer les Smashing Pumpkins par Angers c'est grâce à la confiance que leur accorde Garance, la maison de productions qui gère la tournée française du groupe. "Nous travaillons en gros deux fois sur trois avec Garance lorsque nous produisons un concert. Tout simplement parce que la plupart des grosses pointures international passent par eux".

Le choix d'Angers se révèle également assez stratégique pour deux raisons. D'abord sa situation géographique, au centre des grosses villes du nord-ouest: Rennes, Nantes, La Roche-sur-Yon, Poitiers, Tours, Le Mans, Laval. Ensuite par la présence d'une salle comme l'Amphitea 4000. "C'est vrai que cette salle est vraiment idéale pour y organiser les concerts qui vont attirer de 3000 à 7000 personnes. Les installations, l'équipement, l'accès, il n'y a pas grand-chose à redire. Même Nantes ne dispose pas à l'heure actuelle d'une salle équivalente. C'est d'ailleurs pour cette raison que les artistes de variété comme Goldman, Sardou, Mitchell etc... passent plutôt à Angers qu'à Nantes." Avec pour les Angevins le confort appréciable d'être rentré chez soi un quart d'heure après la fin du concert.

Ce n'étaient pas le cas pour plus de la moitié des fans des Smashing Pumpkins présents mardi soir. Caroline et Stéphane étaient par exemple venus de Brest: "Nous étions prêts à aller à Paris ou même à Londres si il l'avait fallu, pour voir une dernière fois les Smashing sur scène. Alors quand on a appris qu'il y avait une date à Angers..." Samuel, lui, vient de Rennes et se rendra jeudi à Paris pour, cette fois c'est sûr, un dernier adieu à son groupe fétiche: "J'ai acheté mes places dès le mois de juillet. Je venais juste de trouver un travail, mais j'ai réussi à m'arranger: j'irai travailler ce week-end pour rattraper ces deux journées de concert!"

Les musiciens ont passé sans doute une nuit très agréable au luxueux Château de Noirieux à Briollay. Ils n'ont pas de concert mercredi et pourront donc profiter de deux journées de shopping parisien avant leur concert de jeudi soir au Zenith.

Il est une heure du matin et il fait un peu froid devant la sortie des artistes. Une vingtaine de fans, affiches et T-shirts à la main, patientent pourtant encore, dans l'espoir d'apercevoir une dernière fois les Citrouilles Epatantes avant qu'elles ne disparaissent dans leur carrosse.

LA SOIREE EN CHIFFRE:

Plus de 4000 spectateurs dont une bonne moitié de non-angevins.

6 semi-remorques de matériel et 5 bus couchettes.
Une cinquantaine de personnes accompagnent les Smashing Pumpkins sur la tournée.
Les cadres sont américains: manager, régisseur général, régisseur plateau, ingénieur du son, chef éclairagiste, costumière.
Les autres sont engagés pour la partie européenne de la tournée: cuisiniers, techniciens additionnels, chauffeurs.

Sur place, le spectacle aura nécessité la présence d¹une trentaine de techniciens locaux pour aider à l'installation et au démontage du matériel, ainsi que d'une équipe de vingt-cinq personnes pour assurer la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur de la salle.

Liste à laquelle il faut ajouter les membres de la Croix-rouge présents sur place, les personnes qui travaillent au bar, celles qui vendent les t-shirt et les affiches du groupe, les marchands de sandwiches à l'extérieur.

En tout environ 120 personnes ont travaillé au bon déroulement de cette soirée.