Summersault 2000 Exceptionnel!, Journal de Montréal, lundi 14 aout 2000

N'eut été une performance un peu trop planante des Smashing Pumpkins, en fin de parcours, la journée de samedi aurait été parfaite.  Sous un ciel radieux et les oreilles goutant ce qui se fait de mieux dans le rock, près de 17 000 personnes ont assisté à l'arrêt montréalais de la tournée Summersault, un événement exceptionnel!

Temps idéal, décibels en quantité et en qualité illimitées, vibrations au beau fixe toute la journée.  Les comparaisons sont toujours boiteuses, mais Summersault a été, à mon avis, le plus bel événement présenté au Parc Jean-Drapeau (autrefois, le parc des îles) depuis au moins l'arrêt montréalais du Lollapalooza, en 1994.

Douce ironie, les Smashing Pumpkins, têtes d'affiche du Summersault samedi, étaient également les grandes vedettes de la tournée Lollapalooza, il y a six ans.

(...) Finalement, les Smashing Pumpkins sont venus fermer les livres.  Quoique excellente, la prestation de Billy Corgan et sa bande ne fut pas assez rock au goût des amateurs, qui désiraient terminer la soirée par une décharge d'adrénaline.

Les choses ont pourtant bien débuté, les Citrouilles livrant THE EVERLASTING GAZE en lever de rideau.  Mais le groupe enfile rapidement des pièces au tempo trop lent pour réussir à captiver une foule de plus en plus volage, que même la reprise de DON'T YOU WANT ME, de Human League, chantée par Melissa Auf Der Maur, qui jouait devant parents et amis, n'a pas intéressé outre mesure.

Une foule qui en profitera même pour devancer la cohue et se diriger vers la station de métro, bien avant la fin du concert.  Pour leur dernier concert à Montréal, on aurait aimé des Smashing Pumpkins un peu plus éclatés!

Cette performance, excellente répétons-le mais un peu trop planante pour les circonstances, a été le seul bémol d'une journée autrement parfaite.

Aucun incident n'est venu ternir le déroulement de la journée, seuls quelques cas d'insolation, de déshydratation, d'abus de toutes sortes et les habituels nez cassés (à la suite d'un passage dans le mosh-pit) venant perturber la routine des secouristes.   Il y avait longtemps que les amateurs de rock n'avaient pas assisté à un aussi bel événement à Montréal.


Patrick Gauthier