Nous sommes (toujours) en 1987…!
Les choses commencent juste à chauffer quand je commence la marche de 60 secondes jusqu’à la station essence qui se trouve au coin sud ouest des avenues Autsin et Addison pour aller passer un coup de fil à la cabine téléphonique (cette station essence est en quelque sorte célèbre pour avoir été cambriolée par une ancienne star de basketball assez connu, quelqu’un que j’ai vu joué une fois dans un grand match quand j’étais gamin)…c’est l’option cabine téléphonique...1 car c’est un peu plus en retrait de la rue (que l’option..2 cabine téléphonique), et se trouve à l’ombre après midi, ce qui est parfait si on vent avoir une longue conversation…il est à peu près 14h quand je compose son numéro, une fille nommée Chris (un prénom qui sonne garçon à mon goût)…elle décroche, et nous avons une de ces conversation qui s’arrête et qui reprend qu’on a avec quelqu’un qu’on apprécie, on ne sait pas pourquoi on l’apprécie, et on se sait pas trop quoi dire car on ne le/la connaît pas vraiment…elle me dit qu’elle a grandit dans une petite ville de l’Indianna qui se trouve juste à coté de la frontière avec l’Illinois, et qu’elle va en cours au Art Institute, ce qui m’impressionne tout de suite car il faut avoir un certain talent pour rentrer là dedans…nous parlons un peu d’art, et de mes frustrations musicales, et combien il n’y a aucune école où aller pour apprendre à être une rock star…elle me demande pourquoi je ne suis pas allé à l’université, et je lui raconte mon histoire habituelle que j’aurais pu y aller si je le voulais, mais au lieu de cela je me suis vraiment investi dans la musique, un choix qui ne semble pas être une super idée jusqu’à présent…après à peu près une heure au téléphone, on se met d’accord pour se rencontrer, et elle m’invite à son appartement dans quelques jours pour déjeuner…je lui demande à quelle heure, je lui dis que je serai là à l’heure, et je la remercie d’avoir pris un moment pour me parler…alors que je raccroche, j’ai un sourire jusqu’aux oreilles…
j’ai presque terminé mon 'album', qui n’est rien de plus qu’une collection de chansons sur lesquelles j’ai travaillé pour personne…par personne, je veux dire il n’y a vraiment personne à qui le donner une fois que j’ai terminé, et je me demande pour 'qui' je le fais…d’une part, je suis excité de faire quelque chose qui à un sens pour moi, me connectant plus profondément avoir moi-même au travers des chansons et en explorant des nouvelles façons de produire mon son…d’autre part, je suis vraiment découragé qu’il n’y ai vraiment personne d’intéressé dans ce que je fais…j’ai complètement perdu contact avec mes anciens amis de la scène arty-goth du centre ville, je vis ici sur une île avec mon père fou, je n’ai aucun contact avec personne dans le business de la musique, et j’ai même perdu contact avec Lenny et son ami le guitariste avec qui il jouait dans le groupe….et la personne que j’admire le plus dans ce monde, à la fois en tant qu’idole dans la vraie vie et un grand musicien à mes yeux, mon père, ne s’intéressait pas le moins du monde à ma musique…
je prends le même bus que je prends pour aller au magasin de disques, le bus d’Austin Avenue vers le nord, jusqu’à Foster, et ensuite je prends ce bus vers l’est pour aller à son appartement…j’ai abandonné mon look à la Robert Smith avec les longs cheveux style gothique, et je garde les cheveux courts…une des raisons pour laquelle j’ai modéré mon look est parce que je prends le bus tout le temps, et apparaître incognito est une manière plus simple de se balader en ville (moins d’histoires)…il fait chaux et poussiéreux, et le bus met une éternité…je trouve son appartement facilement, il se trouve juste à côté de l’intersection principale…je sonne, et elle me dit qu’elle descend tout de suite pour m’ouvrir…à ce moment j’ai plusieurs possibilités, au moment où elle va me voir…je peux être naturel, ou je peux agir de façon cool…je prends la porte numéro 2, je mets mes lunettes de soleil, et je m’appuie sur le mur en marbre frais…c’est ainsi que je me tiens quand elle ouvre la porte (elle me dira plus tard que la première fois qu’elle ma vu me tenant debout là, un moment qu’elle décrit dans le moindre détail, c’était le moment où elle 'savait')…
Habituellement quand on rencontre quelqu’un de nouveau, il y a toute une cérémonie qu’il faut traverser avant de devenir un véritable couple…un rituel qui démontre que l’homme est intéressé par la femme…il doit prouver son désire, sa bonne volonté à être fidèle, et son individualité en tant qu’esprit solitaire valant mieux que tous les autres prétendants…et elle doit prouver sa pureté, désirabilité, et sa douceur générale…ce n’est pas toujours le cas, certains bougent plus rapidement, d’autres s’en foute car c’est un jeu comme les autres, mais je pense que si on regarde de plus près cela revient toujours à la même chose…"me veux tu et personne d’autre ? "…
Son appartement est lumineux, petit et charmant…elle vit seule dans ce studio, le divan peut faire un lit pour deux, et il a diverses pièces de son art un peu partout…contre le mur se trouve une de ces chaines hi-fi pas chère que les parents donnent quand on s’en va à l’université…elle a des cheveux courts et teints en blond…son visage est doucement rond, avec les yeux les plus grands et les plus beaux, des petites lèvres qu’elle couvre de rouge…ses parents sont Hongrois et Italien, le coté Italien lui donne sa beauté, le coté Hongrois lui donne le drame…pour moi, elle est si simplement belle que je n’arrive pas à décrire ce que c’est…elle me fait un sandwich dans la cuisine alors que je parcours ses disques…je suis surpris car elle a des bons gouts en musique, un peu différent des miens (plus de dance et new wave), mais des bons gouts néanmoins…nous parlons un moment, et à partir ce ce moment il n’y a pas un instant où nous ne sommes pas ensemble…comme 2 âmes perdues et proches, nous passons simplement des étrangers au couple, en sautant l’étape de la cérémonie…il n’y a pas de baisers, car il n’y a pas d’urgence, puisque nous sommes ensembles…
Pour ma seconde visite chez elle, j’apporte avec moi l’ 'album' sur lequel j’ai travaillé…il dure près de 40 minutes, et nous sommes assis ensemble l’un à coté de l’autre sur le divan pendant que l’album joue…je ne sais pas ce que j’attends qu’elle dise quand c’est finit, mais je suis très surpris par ce que qu’elle dit…elle me dit qu’elle est très impressionnée, en étant assez spécifique par rapport aux éléments des chansons qui l’ont attirés, en accentuant les choses positives et en minimisant l’importance de ce que manque la musique car il n’y a pas de groupe derrière moi…j’ai enregistré toutes les chansons moi même avec des boites à rythme, et ajouté la guitare et la basse, et je suis assez habitué à l’idée que les gens ne 'saisissent' pas ce à quoi je fais référence, et qui se concentrent plutôt sur ce qui n’est pas présent, à l’opposé de ce qui est présent…elle est la première personne dans ma vie qui me dit que j’ai un véritable future dans la musique, elle me dit qu’elle pense que je peux avoir du succès…le simple fait qu’elle me dise cela avec le charme de sa chambre et avec la grâce de son cœur, change ma vie pour toujours…c’est comme si quelqu’un avait enfin trouvé la bonne clé pour ouvrir la serrure de mon cœur…
Copyright 2005 Billy Corgan. All Rights Reserved. Please do not do reproduce or publish in hard or electronic form without written authorization.
Traduction par Antoine Leruste. Copyright 2005. Tous droits réservés. Toute reproduction est interdite sans autorisation écrite.
Les choses commencent juste à chauffer quand je commence la marche de 60 secondes jusqu’à la station essence qui se trouve au coin sud ouest des avenues Autsin et Addison pour aller passer un coup de fil à la cabine téléphonique (cette station essence est en quelque sorte célèbre pour avoir été cambriolée par une ancienne star de basketball assez connu, quelqu’un que j’ai vu joué une fois dans un grand match quand j’étais gamin)…c’est l’option cabine téléphonique...1 car c’est un peu plus en retrait de la rue (que l’option..2 cabine téléphonique), et se trouve à l’ombre après midi, ce qui est parfait si on vent avoir une longue conversation…il est à peu près 14h quand je compose son numéro, une fille nommée Chris (un prénom qui sonne garçon à mon goût)…elle décroche, et nous avons une de ces conversation qui s’arrête et qui reprend qu’on a avec quelqu’un qu’on apprécie, on ne sait pas pourquoi on l’apprécie, et on se sait pas trop quoi dire car on ne le/la connaît pas vraiment…elle me dit qu’elle a grandit dans une petite ville de l’Indianna qui se trouve juste à coté de la frontière avec l’Illinois, et qu’elle va en cours au Art Institute, ce qui m’impressionne tout de suite car il faut avoir un certain talent pour rentrer là dedans…nous parlons un peu d’art, et de mes frustrations musicales, et combien il n’y a aucune école où aller pour apprendre à être une rock star…elle me demande pourquoi je ne suis pas allé à l’université, et je lui raconte mon histoire habituelle que j’aurais pu y aller si je le voulais, mais au lieu de cela je me suis vraiment investi dans la musique, un choix qui ne semble pas être une super idée jusqu’à présent…après à peu près une heure au téléphone, on se met d’accord pour se rencontrer, et elle m’invite à son appartement dans quelques jours pour déjeuner…je lui demande à quelle heure, je lui dis que je serai là à l’heure, et je la remercie d’avoir pris un moment pour me parler…alors que je raccroche, j’ai un sourire jusqu’aux oreilles…
j’ai presque terminé mon 'album', qui n’est rien de plus qu’une collection de chansons sur lesquelles j’ai travaillé pour personne…par personne, je veux dire il n’y a vraiment personne à qui le donner une fois que j’ai terminé, et je me demande pour 'qui' je le fais…d’une part, je suis excité de faire quelque chose qui à un sens pour moi, me connectant plus profondément avoir moi-même au travers des chansons et en explorant des nouvelles façons de produire mon son…d’autre part, je suis vraiment découragé qu’il n’y ai vraiment personne d’intéressé dans ce que je fais…j’ai complètement perdu contact avec mes anciens amis de la scène arty-goth du centre ville, je vis ici sur une île avec mon père fou, je n’ai aucun contact avec personne dans le business de la musique, et j’ai même perdu contact avec Lenny et son ami le guitariste avec qui il jouait dans le groupe….et la personne que j’admire le plus dans ce monde, à la fois en tant qu’idole dans la vraie vie et un grand musicien à mes yeux, mon père, ne s’intéressait pas le moins du monde à ma musique…
je prends le même bus que je prends pour aller au magasin de disques, le bus d’Austin Avenue vers le nord, jusqu’à Foster, et ensuite je prends ce bus vers l’est pour aller à son appartement…j’ai abandonné mon look à la Robert Smith avec les longs cheveux style gothique, et je garde les cheveux courts…une des raisons pour laquelle j’ai modéré mon look est parce que je prends le bus tout le temps, et apparaître incognito est une manière plus simple de se balader en ville (moins d’histoires)…il fait chaux et poussiéreux, et le bus met une éternité…je trouve son appartement facilement, il se trouve juste à côté de l’intersection principale…je sonne, et elle me dit qu’elle descend tout de suite pour m’ouvrir…à ce moment j’ai plusieurs possibilités, au moment où elle va me voir…je peux être naturel, ou je peux agir de façon cool…je prends la porte numéro 2, je mets mes lunettes de soleil, et je m’appuie sur le mur en marbre frais…c’est ainsi que je me tiens quand elle ouvre la porte (elle me dira plus tard que la première fois qu’elle ma vu me tenant debout là, un moment qu’elle décrit dans le moindre détail, c’était le moment où elle 'savait')…
Habituellement quand on rencontre quelqu’un de nouveau, il y a toute une cérémonie qu’il faut traverser avant de devenir un véritable couple…un rituel qui démontre que l’homme est intéressé par la femme…il doit prouver son désire, sa bonne volonté à être fidèle, et son individualité en tant qu’esprit solitaire valant mieux que tous les autres prétendants…et elle doit prouver sa pureté, désirabilité, et sa douceur générale…ce n’est pas toujours le cas, certains bougent plus rapidement, d’autres s’en foute car c’est un jeu comme les autres, mais je pense que si on regarde de plus près cela revient toujours à la même chose…"me veux tu et personne d’autre ? "…
Son appartement est lumineux, petit et charmant…elle vit seule dans ce studio, le divan peut faire un lit pour deux, et il a diverses pièces de son art un peu partout…contre le mur se trouve une de ces chaines hi-fi pas chère que les parents donnent quand on s’en va à l’université…elle a des cheveux courts et teints en blond…son visage est doucement rond, avec les yeux les plus grands et les plus beaux, des petites lèvres qu’elle couvre de rouge…ses parents sont Hongrois et Italien, le coté Italien lui donne sa beauté, le coté Hongrois lui donne le drame…pour moi, elle est si simplement belle que je n’arrive pas à décrire ce que c’est…elle me fait un sandwich dans la cuisine alors que je parcours ses disques…je suis surpris car elle a des bons gouts en musique, un peu différent des miens (plus de dance et new wave), mais des bons gouts néanmoins…nous parlons un moment, et à partir ce ce moment il n’y a pas un instant où nous ne sommes pas ensemble…comme 2 âmes perdues et proches, nous passons simplement des étrangers au couple, en sautant l’étape de la cérémonie…il n’y a pas de baisers, car il n’y a pas d’urgence, puisque nous sommes ensembles…
Pour ma seconde visite chez elle, j’apporte avec moi l’ 'album' sur lequel j’ai travaillé…il dure près de 40 minutes, et nous sommes assis ensemble l’un à coté de l’autre sur le divan pendant que l’album joue…je ne sais pas ce que j’attends qu’elle dise quand c’est finit, mais je suis très surpris par ce que qu’elle dit…elle me dit qu’elle est très impressionnée, en étant assez spécifique par rapport aux éléments des chansons qui l’ont attirés, en accentuant les choses positives et en minimisant l’importance de ce que manque la musique car il n’y a pas de groupe derrière moi…j’ai enregistré toutes les chansons moi même avec des boites à rythme, et ajouté la guitare et la basse, et je suis assez habitué à l’idée que les gens ne 'saisissent' pas ce à quoi je fais référence, et qui se concentrent plutôt sur ce qui n’est pas présent, à l’opposé de ce qui est présent…elle est la première personne dans ma vie qui me dit que j’ai un véritable future dans la musique, elle me dit qu’elle pense que je peux avoir du succès…le simple fait qu’elle me dise cela avec le charme de sa chambre et avec la grâce de son cœur, change ma vie pour toujours…c’est comme si quelqu’un avait enfin trouvé la bonne clé pour ouvrir la serrure de mon cœur…
Copyright 2005 Billy Corgan. All Rights Reserved. Please do not do reproduce or publish in hard or electronic form without written authorization.
Traduction par Antoine Leruste. Copyright 2005. Tous droits réservés. Toute reproduction est interdite sans autorisation écrite.
publié par Antoine Leruste dans: Les Confessions